Résumé des résultats

Le résultat global du groupe mesuré par l’ISQV©  et statistiquement significatif dénote une augmentation majeure de la qualité de vie. Aux 28 questions abordant 8 domaines de vie, il y eut une amélioration majeure pour 22 questions et une amélioration notable pour les autres. Cette augmentation est présente lorsque l’on compare la moyenne des résultats de la qualité de vie en pré-test et en post-test. Les résultats au sujet de la vitesse de l’amélioration ou de la détérioration des domaines de vie lors du pré-test et lors du post-test nous indiquent que tous les domaines, sauf un, ont montré des améliorations plus ou moins rapides. Douze domaines sont passés d’un état de détérioration à un état d’amélioration. 

Au sujet de la détresse psychologique globale, la moyenne du groupe pour l’ensemble des signes de détresse psychologique affiche une diminution notable en post-test. 

Lors des entrevues qualitatives, tous les participants ont noté l’aspect relaxant des exercices. Ils ont tous parlé de l’effet de bien-être lié aux exercices. La moitié du groupe a pris conscience des limites de leur corps pour différentes raisons. Certains participants ont cité clairement l’effet des exercices sur le bien-être émotionnel, la tranquillité d’esprit, le moral, l’estime de soi et l’anxiété. Des participants ont perçu des effets sur leur mémoire et leur concentration et l’écoute de soi. L’étude nous démontre que l’influence de la méthode Feldenkrais d’éducation somatique auprès de personnes vivant des problèmes de santé mentale est positive et significative pour ce qui est d’améliorer la qualité de vie. 

L’entrevue semi-structurée pour le groupe

« J’me sentais bien. J’me sentais plus confiante.  J’avais plus confiance en moi, quand j’sortais.  Let’s go, vas d’l’avant.  Mon nom, c’est Louise, puis, vas-y. Louise, t’sais, arrête pas, continue !»

« J’pense que ça l’aide d’une façon générale, parce que c’est pas juste physiquement.  C’est que, on est dans un monde qui vit vite vite, puis souvent, on s’arrête pas,  on prend pas le temps d’écouter des fois la petite voix intérieure,  de prêter attention à des perceptions fines.  Pas seulement physiques, mais au point de vue psychologique. »

« J’fonctionne mieux à la maison, j’vais te dire franchement. »

«Ça me permet de me calmer quand j’sens que le stress prend le dessus.  Euh…mettons, j’ai des périodes, mettons, j’suis stressé, d’autre, plus calme,  mettons que ça atténue ces « peak-là ». »

« Dans le, dans les cours, j’commençais à paniquer, t’sais.  Mais, j’me suis rendue compte que j’avais pas besoin de…j’ai  appris à relaxer. J’paniquais, puis j’relaxais. »

« Parce que, comme j’disais, j’commencais à paniquer, puis j’avais d’la misère à prendre mon souffle, puis … mon estime de soi s’en allait. Parce que j’me suis rendu compte que c’était assez dur pour moi de continuer dans le cheminement de, d’affronter les choses de la vie.  Mais, comme j’disais, j’m’en apercevais pas, mais mon estime de soi s’en allait.  Ça fait que là, j’ai repris confiance en moi.»

« Comme quand on parlait de Bahaus, l’esprit Bahaus, qu’y était d’attaché l’aspect physique, la forme physique, pour arriver à, à la forme intellectuelle, et puis, à l’aspect créatif, j’pense que c’est un peu dans le même genre.  Ça donne un peu les mêmes effets aussi. »

« J’ai lâché prise dans des choses.  Avant, mes filles, c’était de l’or en barre,  j’étais pas capable de vivre sans…loin d’elles, parce qu’elles sont loin.  J’ai lâché prise, et puis, comme, t’sais, ma qualité de vie, elle s’est améliorée.»

«Ben je sais pas si c’est à cause de ça, mais j’trouve que moralement, ça va bien.   J’trouve que ça va bien moralement.  Puis, j’crois que j’ai pas eu d’idées suicidaires du tout.»

«Ben, c’est ma capacité à…faire c’que j’veux.  Au moment, où par exemple, j’en ressens le besoin.  D’être capable de le faire pour moi, puis de pas essayer de le faire comme les autres. »

« J’étais aux anges. Je me sentais plus en forme.  Être plus bien dans ma peau. Je me sens…libre, libre de mes mouvements »

« Y’a ma capacité de rester moi-même, même avec les autres.  Même si j’suis avec quelqu’un d’autre, j’suis capable de rester à l’écoute de mon corps. Puis ça, ça m’aide à être bien, avec le monde, avec les autres.  Mais j’trouve que y’a un paquet de choses qui découlent de ça. »

Conclusion

L’étude nous démontre que l’utilisation de la méthode Feldenkrais d’éducation somatique auprès de personnes vivant des problèmes de santé mentale est positif et significatif pour ce qui est d’améliorer leur qualité de vie. 

– douze domaines de vie sont passés d’un état de détérioration à un états d’amélioration; 

– la vitesse d’amélioration s’est vue s’accélérer pour tous les domaines de vie sauf un.

 

Au plan individuel, l’« empowerment » se définit comme la façon par laquelle l’individu accroît ses habiletés favorisant l’estime de soi, la confiance en soi, l’initiative et le contrôle.

L’utilisation de la méthode Feldenkrais d’éducation somatique semble s’aligner avec la priorité au sujet du rétablissement de la personne dans le Plan d’Action en Santé Mentale 2005-2010. 

L’investissement d’efforts contre les tabous et la stigmatisation me semble aussi très important.

Discussion

L’amélioration de la qualité de vie obtenue en post-test

Il est important de rappeler que la qualité de vie vécue par les participants du groupe est en relation, pour certains participants, à un réel rapprochement entre la situation actuelle et la situation idéale. Pour d’autres, cette qualité de vie est due à une diminution des buts à atteindre.

Les niveaux de buts à atteindre et l’exclusion sociale en post-test

L’exclusion sociale vécue par la plupart des participants est reconnue comme telle dans le Plan d’Action en Santé Mentale 2005-2010. Ce plan d’action en fait sa deuxième priorité.

– Des revenus de moins de $20 000

– L’incapacité de trouver du travail ou de retourner à son emploi

– La prise de médicaments

L’importance de certains domaines en post-test « Penser à moi », Le domaine physique et les loisirs en font partie